Border

France/ UK, 2004
27 min. Beta numerique PAL, Couleur, Stereo

Press Quotes

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«Mais le choc du festival (de Locarno) c’est le cinéma de Laura Waddington. 34 ans, anglaise, elle a vécu illégalement à New York puis passé quelques années à voyager en compagnie des exilés du monde, dans les endroits les plus risqués. Ayant la phobie des avions, elle a fait ces trajets en bus, en stop, en cargo. Mais à part des avions, Laura Waddington n’a peur de rien, et sa caméra numérique porte tout son courage autant que sa conscience. En bandoulière. Border est la trace de ces mois où elle resta à Sangatte, dans les bois, chaque nuit, en planque avec les réfugiés irakiens et afghans. Captées clandestinement, l’obturateur grand ouvert, presque au ralenti, ces images livrent une expérience esthétique de la peur, de la traque, comme tombées d’un cauchemar peuplé de figures floues. Border enchaîne les bois de Sangatte à cette part d’imaginaire terrorisée tapie profondément en chacun de nous.”»
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Philippe Azoury, LIBERATION, Paris

«À mille lieux des reportages tentant vainement de rendre une hypothétique identité à ces corps déplaces, la caméra aux abois de Laura Waddington évite scrupuleusement les visages pour rendre compte d’une condition animale, d’un statut de bête traquée. Nulle prédation pourtant, ni surplomb sociétal, mais une réelle empathie dans ce filmage inquiet et téméraire. Et si l’image est superbe, emmenant parfois Border aux confins de la video-danse au point de faire tiquer certains gardiens du temple éthique, cela répond avant tout a une nécessité technique; obturateur de la DV grand ouvert pour compenser l’absence de lumière, d’où gros grain vibratile, impression de ralenti, mouvements comme autant d’empreintes»
Bertrand Loutte, LES INROCKUPTIBLES, Paris

«Subtile et puissante, l’œuvre de cette réalisatrice anglaise, observatrice nomade du monde et traductrice dévouée de peur et d’espoir, comme dans le film Border (Compétition Internationale/ Mention Spéciale) une documentaire tragique sur les vaines tentatives des réfugiés afghans et irakiens d’échapper de la France jusqu’en Angleterre et la violente répression policière qui a suivi la fermeture du camp de Sangatte.»
Elena Marcheschi IL MANIFESTO, Italy

«Border témoigne de la réalité des ombres, d’un groupe de personnes invisibles a cote du chemin et c’est la métaphore politique et artistique le plus éloquente jamais exprimée»
MAR DEL PLATA FILM FESTIVAL CATALOGUE, Buenos Aires, Argentina

«Juxtaposé avec des images éloquentes qui suggèrent beaucoup plus que ce qu’elles montrent réellement. Le résultat est simplement étonnant: un travail expressionniste avec un design visuel et sonore qui expose merveilleusement, d’une manière réflexive, la douleur et la souffrance des autres comme si elles étaient les vôtres.»
Pablo Suárez BUENOS AIRES HERALD, Argentina

«C’était en 2002: l’illégalité de la situation, la police à l’affût, les courses à travers champs, l’omniprésence de la nuit seulement  éblouie par le danger des projecteurs d’hélicoptères, tout cela donne aux images de son film leur condition d’invisibilité, mais aussi, plus puissamment, de proximité avec ces hommes, ces femmes et ces enfants dont on ne voit presque jamais les traits – dont on entend à un moment, les clameurs désesperées face à la police -, mais dont le film réussit à construire, admirablement, comme un poème, la dignité
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Georges Didi-Huberman, DICTIONNAIRE MONDIAL DES IMAGES, Paris

«C’est sa seule vidéo qui est essentiellement tournée à l’extérieur avec des réfugiés, des silhouettes dans l’obscurité, se mouvant dans le vent et la pluie, traversant des paysages anonymes à nos yeux, bien que connus de la narratrice… Il y a une compassion héroïque d’une dimension quasi-Kurosawien en chaque image, une justesse de chaque mouvement qui dans son humilité parle glorieusement de toute la croissance et l’apprentissage accomplis durant toutes ces années de cheminement.»
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Olaf Möller , THE DAYS AND YEARS OF MY TRAVELS, The 51st Pesaro Film Fest Catalogue 2005

“Il y a peu de choses aussi importantes dans le cinéma d’aujourd’hui que les efforts de cinéastes courageux comme Waddington. Dans l’esprit de Hanoun, Ivens, Adachi et d’autres, Waddington a prêté sa présence physique à la cause, passant des mois autour du camp de la Croix-Rouge de Sangatte…L’ambiance singulière des images de Laura Waddington est difficile à oublier…Puisse la poésie de l’image en mouvement nous sauver de ce monde.”
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José Sarmiento Hinojosa, #Crucial21DbW:Border, Crucial 21st Century Cinema #DirectedbyWomen

“dans ces images rallongées, il y a la volonté courageuse de Laura Waddington d’explorer les zones d’ombre de la contemporanéité, les territoires occupés par des peuples invisibles qui se traînent dans la bulle de la globalisation.”
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Stefania Rimini, IMMAGINAZIONI: RISCRITTURE E IBRIDAZIONI FRA TEATRO E CINEMA, Bonanno Editore, Gruppo Editoriale s.r.l. Roma

“Il y a quelque chose de tragiquement beau dans les images de Laura Waddington qui me rappelle la phrase que Grandrieux et Brenez ont ont utilisé pour leur série sur les cinéastes impliqués dans la résistance politique : “Il se peut que la beauté ait renforcé notre détermination”. Ces images servent, non à calmer notre culpabilité aliénante, propre à notre distance émotionnelle et physique face à l’étranger, mais à déclencher une empathie, une résurrection de la mémoire, une fièvre d’humanité et un renforcement de la flamme intérieure.”
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José Sarmiento Hinojosa DESIST FILM, Online Film Journal, Peru, 2019

“Les images de Border, empreintes de pathos, tremblantes et faisant trembler les spectateurs, cherchent… une nouvelle forme de communauté basée sur le partage d’un espace commun et d’un regard qui pourrait prendre en compte le regard de l’autre. “Ces images inspirées d’exaltation audiovisuelle”, comme dirait Sergueï Eisenstein, émergent…d’un lieu où la politique est née, même si elle n’est pas appelée politique et si elle n’a pas de représentants.”
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Paweł Mościcki, THE IMAGE AS COMMON GOOD: ON LAURA WADDINGTON’S BORDER, Widok, Poland, 2016

“Un appel radical à l’hétérogénéité, à la diversité, l’image saturée jusqu’aux limites du visible, produisant la révélation déconcertante : il ne reste rien à voir, juste des morceaux à recueillir. C’est sans doute ce qu’on appelle une vision du monde, la moins évidente mais la plus douloureusement contemporaine.”
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Bouchra Khalili, THE 51st OBERHAUSEN SHORT FILM FESTIVAL CATALOGUE

“Les lucioles ont-elles disparu ? Bien sûr que non. Quelques-unes sont tout près de nous, elles nous frôlent dans l’obscurité ; d’autres sont parties au-delà de l’horizon, essayant de reformer ailleurs leur communauté, leur minorité, leur désir partagé. Ici même nous demeurent les images de Laura Waddington et les noms – dans le générique de fin – de tous ceux qu’elle aura rencontrés. On peut regarder le film à nouveau, on peut le donner à voir, le copier sur son ordinateur, en faire circuler des bribes, qui en susciteront d’autres : images-lucioles.”
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Georges Didi-Huberman, DICTIONNAIRE MONDIAL DES IMAGES

“L’immédiateté de la lutte : René Vautier a appelé ce cinéma d’immédiateté performative un cinéma d’intervention sociale, qui a comme but la réussite d’une lutte et la transformation concrète d’une situation de conflit ou d’injustice. Ce cinéma in situ, porté aujourd’hui […] par Laura Waddington quand elle suit les immigrants dans Border ou par Jean-Luc Godard dans Prière pour refusniks.”
Nicole Brenez, POLITICAL CINEMA TODAY-THE NEW EXIGENCIES: FOR A REPUBLIC OF IMAGES, Screening the Past 9, 2013

«Une tentative de nous faire sentir qu’on est là, hommes et femmes pourchassés, attendant le train, des silhouettes adultes ou enfantines sur la route près du camp, des visages qui surgissent soudainement quand les hommes en uniforme utilisent leur violence et leurs bâtons»
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Federica Sossi, JGCINEMA.ORG, Italy,

“L’image ne capte pas seulement une réalité mais en produit aussi une. L’œuvre d’art n’est pas simplement montrée ou dite, elle est un montage complexe situé entre “montrer” et “raconter”. Border montre l’entre-deux comme la condition humaine dans un environnement inhumain.”
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Marion Hohlfeldt, BETWIXT AND BETWEEN:DISPLACEMENT AND LIMINALITY IN LAURA WADDINGTON’S BORDER, Interventions Journal, Volume 02, 2013, New York

“À des années-lumière du cinéma conventionnel, bien au-delà du formalisme du cinéma expérimental, radicalement opposée à un quelconque langage télévisuel, et sans le parti-pris informatif du documentaire, l’auteur partage dans Border son expérience de militantisme-vidéo actif, travaillant à la frontière des images et sur un sentiment de vide, de perte qui, presque comme un oxymore, ancre dans sa mémoire, et dans celle des spectateurs, la présence indéfinie de gens sans visage et sans papiers, à la recherche d’un avenir, qui réclament le droit d’exister, d’être reconnus et de vivre.”
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Elena Marcheschi, VIDEOESTETICHE DELLEMERGENZA: L’IMMAGINE DELLA CRISI NELLA SPERIMENTAZIONE AUDIOVISIVA, Edizioni Kaplan, Torino, 2015

“En lisant Border de Laura Waddington contre un regard médiatique iconophobe, on nous donne l’opportunité de reconsidérer cette économie d’images et le regard suspicieux du spectateur qu’il cherche à solliciter […] Le spectateur ne peut plus rester neutre puisque les lignes de démarcation entre cinéaste et spectateur s’effondrent.”
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Chari Larsson, SUSPICIOUS IMAGES: ICONOPHOBIA AND THE ETHICAL GAZE, M/C Journal,Australia

“La caméra de Waddington nous apporte des messages troublants de la nuit ; le brouillard industriel meurtrissant le ciel, lumières sur l’horizon où des gens sont assis chez eux à regarder la télévision, un monde loin des hommes et des enfants qui se déplacent dans les herbes comme des fantômes.”
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Fiona Trigg, BORDER, The 3rd Auckland Triennial Catalogue

“Ce dont Laura Waddington était témoin, et ce qu’elle essaie de communiquer, est la beauté et la force d’un groupe de gens motivés par l’espoir de tenter ce qui semble impossible. Ce qu’elle a vu dans l’obscurité de Sangatte était toujours émouvant et parfois tragique, mais c’était aussi une forme de lueur spirituelle dans le noir.”
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Scott M. MacDonald, GARDENS OF THE MOON: THE MODERN CINE-NOCTURNE, Dumbarton Oaks, US 2014

“Ce paysage nous offre une nouvelle façon de voir, une perspective différente et une opportunité de considérer la question de la migration d’une manière nouvelle – une occasion de percevoir la position des réfugiés à l’espace de Sangatte dans un sens métaphorique.”
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Mari Laanemets, CRIME AND PUNISHMENT, Kunsthalle Tallinn

«Remarquables aussi sont aujourd’hui les cinéastes accompagnant les opprimés sans aucune organisation politique pour les soutenir, à la manière de Laura Waddington filmant aux côtés des clandestins»
Nicole Brenez, CINÉMAS D’AVANT-GARDE (publ. Cahiers du Cinéma)

«Ce film est le résultat tout à fait surprenant du travail d’une jeune (Anglaise) qui, pendant plusieurs mois en 2002, capte arc-boutée sur sa mini DV les réfugiés afghans et irakiens qui essayaient, autour du camp de la Croix Rouge à Sangatte, de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Laura Waddington raconte ainsi son expérience au travers d’images qu’elle déforme sans complaisance, usant de ralentis, d’arrêts, freinant le son, pixélisant l’image et triturant les contrastes. Par la forme, elle donne ainsi une dimension inédite au drame qui se joue devant nous et révèle l’idée de cruauté au travers d’une beauté fortuite et néanmoins bien réelle»
Olivier Bombarda, ARTE TV website, France

«Laura Waddington (1970 aussi honorée dans le cadre d’une rétrospective de son œuvre) a véritablement ouvert son œil, l’objectif de sa minuscule caméra DV, pour les milliers de réfugiés installés dans le camp de la Croix Rouge à Sangatte. Les faisceaux des projecteurs découpent l’obscurité, des contours apparaissent puis disparaissent, des presque ombres humaines qui ont souvent fui l’Irak ou l’Afghanistan deux ans auparavant. Heure après heure, ils essaient de s’échapper du camp, espérant pénétrer dans le tunnel sous la Manche pour passer l’ultime frontière qui les sépare de l’Angleterre. Les images de Border sont empreintes d’une beauté triste et muette qui n’a nul besoin d’être expliquée. Elles vous guident dans ce qu’il y a de plus essentiel : la véritable épreuve de la sueur, du froid et de l’aliénation.»
Dana Linssen, FIPRESCI report, Oberhausen

«A mille lieues des reportages auxquels les journaux télé nous ont habitués. Border part sur les traces des réfugiés de Sangatte et croise sophistication formelle et information brute… De ce tournage risqué aux fortes contraintes techniques, elle rapporte des images prises sur le vif, fragiles, déformées, granuleuses.»
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Mathilde Blottière et Laurent Rigoulet, TELERAMA, Paris

«Le spectateur est alors plongé dans cet univers de silence(s) et d’impuissance où seule la voix de Laura Waddington – intime et dénuée de tout didactisme – guide ses émotions vers une certaine forme de lumière et de beauté… En s’éloignant radicalement d’une narration traditionnelle Border fait appel – et confiance – à nos sens pour capter et assimiler toute la violence qu’il contient.»
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Fabrice Marquat, BREF, Paris

«Quand la France, casquée, de bleue vêtue, traite le voyageur comme un barbare, la beauté précaire d’une silhouette sur l’horizon devient un cri, une arme… Border est un film vulnérable et c’est cette qualité qui en fait un film résistant au froid, à l’humidité et à la barbarie policière et policée»
Antoni Collot, MANECI, Le Journal des Ecrans Documentaires

«Troublant, visuellement décousu, obsédant. Sa puissance visuelle… est à mi-chemin entre sommeil et vielle, rêve et cauchemar.»
James Drew, THE BULLETIN, Brussels

«Loin des formes habituelles de reportage, la réalisatrice nous présente les images surprenantes d’une tragédie politique. Traversant elle-même les frontières entre le visible et l’invisible, elle brosse le portrait ténébreux de gens vivant dans l’ombre»
Déclaration du Jury Œcuménique The 51st Oberhausen Intl Short Film Festival, Germany

«Border fait de manière convaincante une déclaration politique forte. Laura Waddington nous donne que l’information le plus essentielle, tout en offrant une grande quantité d’expérience de haute qualité. Les protagonistes ne sont ni individualisés ni pris sous forme d’ un récit sur leur destin dramatique; tout est réduit au strict essentiel. Les images parlent d’elles-mêmes, dans un langage visuel, fruit de l’expérience et de la grande quantité  du temps que  Laura Waddington a passé auprès des réfugiés. Au moyen d’une aliénation légèrement formelle, la réalisatrice parvient à sortir son film du contexte du documentaire journalistique pour lui conférer une qualité lyrique.»
International Jury Statement, First Prize VIDEOEX 2005, Zurich, Switzerland