The Lost Days

France/UK/US, 1999
47 min. Beta numerique PAL, Couleur, Stereo

Production, Conception, Image, Scénario, Montage Laura Waddington
Avec le Soutien de The Arts Council of England, CICV Pierre Schaeffer, France, Phonos Institute, Barcelona
Caméra Martin Brockhoven Nicholas Chin, Lara Favaretto, Margarete Fuchs, Nathalie and Julie Gilles, Tim Hall and Natasha Durlacher, Lorien Holland, Stanislas Kalimerov, Mathilde Kohl, Lisette and Maria Mok,  Melanie Oliver and Simon Fisher Turner, Delphine Quentin, Limor Raviv, Yukata Sato, Andrey Sebrant, Oxana Kovaleskaya, Anouschka Semenova
Musique Simon Fisher Turner
Voix Marusha Gagro, Chantal Akerman

Premiere

Le 29ème Festival International du Film de Rotterdam

Synopsis

En 1996, j’ai écrit l’histoire d’une femme qui parcourait le monde, envoyant des lettres-vidéo à un ami à New York. Cette année-là, j’ai contacté des gens dans 15 villes différentes : Marrakech, Jaffa, Lisbonne, Milan, Paris, Moscou, Beijing, Hong Kong, Taïpei… Je leur ai demandé de filmer leurs villes avec des caméras vidéo et de m’envoyer leurs images. A partir de leurs cassettes, j’ai fait The Lost Days.

Laura Waddington 1999

Director’s Statement

Je souhaitais réaliser un film sur une jeune femme parcourant le monde, filmant ce qu’elle voyait. Dans mon esprit, cette fille n’avait pas d’appartenance et au lieu de la rapprocher, ses voyages, l’éloignaient d’elle-même. Elle me rappelait une phrase que j’avais lue : “Le monde me manque…J’ai le mal de chaque pays”.
À l’époque où j’ai commencé à penser à cette fille, je vivais illégalement aux Etats-Unis et il m’était impossible de voyager. Chaque jour, je pensais à elle et mon envie de raconter son histoire. Peu à peu, j’en suis venue à l’idée de demander à d’autres personnes de filmer à ma place. J’ai commencé à chercher des gens qui pourraient se projeter dans l’esprit de mon personnage. Je voulais qu’ils vivent vraiment ce voyage, filmant leur ville à travers ses yeux et se promenant dans les rues comme s’ils étaient cette femme. Grâce à Internet, des amis et des organisations, j’ai pu établir une liste de personnes vivant dans quinze pays, qui me semblaient intéressants
J’ai commencé à leur écrire, décrivant mon personnage. Je leur ai demandé d’emprunter une caméra Hi8 et de filmer les choses susceptibles d’intéresser cette femme. Pour chaque pays, je consultais des cartes, des livres, des récits et j’essayais de m’imaginer l’itinéraire qu’elle choisirait. Parfois j’envoyais des instructions et des consignes précises, mais le plupart du temps, je parlais seulement d’un sentiment.
Au gré des semaines, je recevais des cassettes des gens que j’avais contactés. L’année passait ainsi et chaque fois que je réceptionnais de nouveaux enregistrements, mon idée de cette fille changeait. À la fin de l’année, je me suis mise à structurer l’histoire. J’ai passé des semaines à filmer des images à partir des écrans, à isoler, ralentir et colorer. Peu à peu, le voyage émergeait jusqu’à ce que l’histoire prenne un jour sa forme finale. Le début avait pour décor la ville de Jaffa et la fin, celle de Taipei; entre les deux beaucoup de temps passé en voiture et un homme qui attendait quelque part dans New York. Chaque cassette envoyée contenait un nombre infini de possibilités. La vidéo n’est qu’une version de ce qui s’y trouvait.

Laura Waddington 1999

Retour sur la réalisation de “The Lost Days”

Les images que j’avais reçues étaient extrêmement diverses. Certaines personnes avaient filmé leur ville pendant des semaines, entrant dans la peau de mon personnage, d’autres avaient enregistré leur vie quotidienne, leur maison, leur famille et leurs amis. Parmi eux, il y avait de jeunes photographes et cinéastes mais aussi des personnes qui se servaient d’une caméra vidéo pour la toute première fois. Le défi était de de créer à partir d’une si grande variété d’images le rythme d’un voyage, le regard d’une seule personne.

passage correspondant dans “Scattered Truth”


Extraits de presse

«Une de ces rares voyageuses contemporaines dont le cinéma révèle de hauts principes éthiques et esthétiques du genre de ceux établis par Chris Marker… Cette étude de la mélancolie, de l’aliénation, de l’altérité et de différence pourrait très bien être montrée au côté de Sans Soleil (1983) de Marker.»
Jurij Meden, KINOPLUS, Slovenia

«Un étrange sentiment de mélancolie hante The Lost Days de Laura Waddington, Une jeune femme entreprend un voyage. Ses premiers arrêts: Marrakech, Lisbonne et Paris. Cependant, les villes ne servent que de toile de fond à son imagination. Des rues embrumées, images fugitives d’un autre monde. Une méditation sur ce que nous sommes et d’où nous venons. Représentation de l’errance sur la route et la perte dans le temps»
Andreas Burkhardt, TIP MAGAZINE, Berlin

«C’est comme si le tramway flottait et tanguait silencieusement, en se frayant un chemin à travers les ruelles étroites de la vieille ville de Lisbonne. Regardant dehors, la caméra capte des impressions furtives : des piétons qui se précipitent, un balayeur, des vieillards adossés aux entrées de maisons.“Parfois”, dit la voix-off, “lorsque j’observe les gens, un sentiment de tristesse m’envahit et je pense à toutes les autres vies que j’aurais pu mener”.»
Maya McKenCheay, FALTER, Vienna

«Récits à plusieurs caméras : Une fille qu’on ne voit jamais, mais dont le point de vue est mis en image par 15 camérawomen recrutées par l’Anglaise Laura Waddington pour filmer leur ville en tant qu’étape de voyage d’un personnage fictive. A travers ces 15 regards, The Lost Days nous fait flotter de Jaffa à Taipei en passant par la Bosnie, HongKong, Moscou et d’autres villes toutes aussi évocatrice. Avec chaque nouvelle cassette Hi8 reçue au cours de l’année du projet, Laura a réorienté son road story de cette fille errante, perdue dans le temps, méditante sur les choses qu’elle imagine en train de disparaître. Refilmées à partir de l’écran du moniteur, ralenties, recolorées, saturées, ces images formellement unies nous plongent dans 40 minutes de voyage fabuleusement sensorielle, mélancolique, poétique»
TOURNAGES WEBZINE, Paris


Projections

Selected Film Festivals

The 29th International Film Festival Rotterdam, The Netherlands, 2000
(World Premiere)
The New York Video Festival 2000, Film Society of Lincoln Center, New York, 2000
The 29th Montreal International Festival of New Cinema & New Media, Canada, 2000
The 18th World Wide Video Festival, Amsterdam, The Netherlands, 2000
Transmediale International Media Arts Festival 2000, Berlin, Germany, 2000
ISEA 2000, 10th International Symposium on Electronic Art, Paris, France, 2000
Netmage, Linkproject, Bologna, Italy, 2000
Cinematexas 2000, Texas, USA, 2000
Videomedeja 5, Novi Sad, Serbia, 2000
The 10th Filmer à tout prix, Brussels, Belgium, 2002
In Person: Laura Waddington, Austrian Film Museum, Vienna, 2002, Curated by Sixpack Film, Vienna
Film Forum, American Cinematheque, Los Angeles, USA, Curated by Mark Rance, 2002
Crossing Frontiers – Laura Waddington, The 51st Oberhausen International Short Film Festival, Germany, 2005
Homage to Laura Waddington, The 41st Pesaro International Film Festival, Italy, 2005
Carte Blanche à la Cinémathèque de Tangers, Instants Vidéos, Polygone étoilé, Marseille, France, 2005
Laura Waddington, Mostra Video Itau Cultural, Palacio das Artes, Belo Horizonte, Brazil, Curated by Andre Brasil, Institut Itau Cultural, Sao Paolo, 2007
Laura Waddington, Mostra Video Itau Cultural, Instituto de Artes do Para, Belem do Para, Brazil, Curated by Andre Brasil, Institut Itau Cultural, Sao Paolo, 2007
Carte Blanche #2 Michael Pilz. Retrospective Michael Pilz: So Much Beauty, Austrian Film Museum, Vienna, 28th June, 2023


Collection

The National Film and Television Archive, England
Bibliothèque Universitaire de Rennes, France
Bibliothèque Ecole des Beaux Arts, Avignon, France
Bibliothèque Ecole des Beaux Arts, Toulouse, France
Bibliothèque de Strasbourg, France
Bibliothèque de Luxembourg
Bibliothèque d’Evry, France
Mediathèque de Cavaillon, France


Articles & Entretiens